Le nouveau variant du Covid-19 , surnommé « Frankenstein », a été détecté en France et suscite des interrogations légitimes. Cette souche virale au nom inquiétant reflète pourtant une menace moins alarmante que ne le laisse supposer son appellation dramatique, selon les dernières évaluations des autorités sanitaires françaises et internationales.
Les chiffres de Santé publique France révèlent toutefois une tendance préoccupante. Le nombre de passages et d’hospitalisations aux urgences pour suspicion d’infection au Covid-19 a augmenté de 37 % chez les adultes, entre le 15 et le 21 septembre. Le taux d’incidence du virus est passé de 38 cas pour 100 000 habitants du 8 au 14 septembre à 49 cas la semaine suivante, selon le réseau Sentinelles.
Un variant recombiné sous surveillance
Le variant XFG, surnommé « Frankenstein » par les internautes, est un dérivé du variant Omicron. L’Organisation mondiale de la santé précise que « sa prévalence est en augmentation à l’échelle mondiale » dans un bulletin publié le 25 juin dernier. Cette souche virale résulte d’une recombinaison génétique entre deux variants précédents : LF.7 et LP.8.1.2.
Plusieurs pays d’Asie du Sud-Est ont signalé une augmentation simultanée du nombre de nouveaux cas et d’hospitalisations, où le XFG a été largement détecté. L’OMS note également que « le XFG connaît une croissance rapide par rapport aux autres variants circulant dans le monde ».
La lettre « X » dans le nom scientifique XFG indique précisément qu’il s’agit d’un recombinant. Dès le 16 juin, l’Alliance mondiale pour les vaccins et l’immunisation expliquait que « ce sont des variants Frankenstein, construits à partir d’une recombinaison génétique ».
L’origine d’un surnom alarmiste
Le surnom « Frankenstein » n’a rien d’officiel. Il trouve son origine dans une effervescence née sur les réseaux sociaux au début de l’été. Des médias sensationnalistes, des scientifiques et des internautes lambda l’ont largement relayé sur différentes plateformes.
L’une des premières traces figure dans un article du Daily Mail daté du 3 juillet et titré « Le nouveau variant Frankenstein, ultra-contagieux, a quadruplé en un mois ». Ces mêmes internautes avaient précédemment affublé d’autres variants de surnoms tirés de la mythologie grecque : Centaure, Orthos ou Kraken.
Le chercheur en biologie de l’évolution T. Ryan Gregory, basé au Canada, expliquait en 2023 au quotidien français Le Parisien, avoir choisi d’utiliser ces noms de créatures « pour coller au système de lettres grecques, parce qu’elles sont familières au grand public et qu’il existe une liste ».
L’épidémiologiste Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale de Genève, s’est agacé de cette approche : « Il n’a pas proposé des noms de fleurs ou de peintres, mais des noms de monstres destinés à provoquer la peur. Nous devons garder notre sang-froid. »
Un niveau de dangerosité relativisé
Les autorités sanitaires se veulent rassurantes concernant ce nouveau variant. L’OMS précise que « les données actuelles n’indiquent pas que ce variant provoque une forme plus grave de la maladie ou entraîne davantage de décès que les autres variants en circulation ». L’organisation estime que « compte tenu des données disponibles, le risque supplémentaire pour la santé publique posé par le XFG est jugé faible à l’échelle mondiale ».
Cette évaluation est basée sur les observations réalisées dans différents pays où le variant est présent. Aucune augmentation significative de la mortalité ou des formes graves n’a été constatée par rapport aux souches précédentes.
Le variant XFG parvient simplement un peu plus facilement que les précédents à infecter les individus, ce qui explique sa progression rapide dans de nombreux pays. Il est désormais largement majoritaire en France, au Royaume-Uni, aux États-Unis et dans de nombreux autres pays, d’après les données issues du séquençage des cas positifs.
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L’efficacité vaccinale est maintenue
L’OMS rassure également sur l’efficacité des vaccins actuels. Selon l’organisation, les vaccins actuellement approuvés contre la Covid-19 devraient rester efficaces contre ce variant, qu’il s’agisse de formes symptomatiques ou graves.
Cette protection vaccinale est particulièrement importante alors que la campagne de vaccination contre la Covid-19 débutera le 14 octobre prochain. Elle vise notamment les personnes à risque, comme les personnes âgées de plus de 65 ans, immunodéprimées ou enceintes, ainsi que leur entourage.
Les professionnels de santé recommandent aux populations vulnérables de rester vigilantes sans pour autant céder à la panique. La surveillance épidémiologique se poursuit afin d’évaluer l’évolution de ce variant sur le territoire français.
Une classification officielle différente
Les grandes agences sanitaires, comme Santé publique France, utilisent exclusivement le système de classification officiel de l’OMS. Celui-ci distingue les différentes souches d’Omicron par un code composé de lettres et de chiffres : BA.2, XBB.1.5, KF.7, JN.1.
Cette nomenclature scientifique permet un suivi rigoureux des mutations virales sans créer d’inquiétude inutile dans la population. Le variant XFG est classé « sous surveillance » par l’OMS depuis la fin du mois de juin, ce qui reflète une vigilance mesurée plutôt qu’une alarme sanitaire.
Les autorités françaises surveillent attentivement l’évolution épidémiologique tout en maintenant les recommandations sanitaires habituelles. Aucune mesure exceptionnelle n’est justifiée à ce stade.

