De plus en plus de Français suivent le régime sans gluten dans l’espoir de maigrir en bannissant cette protéine de leur alimentation, mais cette stratégie est-elle vraiment efficace pour perdre du poids ? Les produits estampillés « sans gluten » sont désormais omniprésents dans nos supermarchés, répondant à une demande croissante : environ 8 % des Français ont adopté ce mode alimentaire, bien que seuls 6 % d’entre eux le fassent pour des raisons non médicales.
Quand le régime sans gluten devient médicalement nécessaire ?
Le gluten désigne un ensemble de protéines présentes dans plusieurs céréales telles que le blé, l’orge et le seigle. On le retrouve dans de nombreux aliments quotidiens, comme le pain, les pâtes, les biscuits, mais aussi dans des produits moins évidents, comme certaines glaces, des frites surgelées ou la sauce soja.
L’exclusion du gluten de l’alimentation ne devrait pas être une décision prise à la légère ou simplement motivée par un effet de mode. Selon le Dr Laurence Plumey, médecin nutritionniste, deux conditions principales justifient médicalement ce régime : la maladie cœliaque et l’hypersensibilité au gluten.
La maladie cœliaque, qui touche environ 1 % des adultes en France, est une affection auto-immune provoquant une inflammation chronique de l’intestin grêle. Les symptômes incluent des troubles digestifs, des ballonnements et parfois un amaigrissement significatif. Le diagnostic nécessite des tests d’anticorps et une fibroscopie, et implique une éviction complète et définitive du gluten.
L’hypersensibilité au gluten, plus répandue mais souvent sous-diagnostiquée, touche environ 8 % des Français. Elle se manifeste par des symptômes digestifs apparaissant dans les heures ou les jours suivant la consommation de gluten.
Manger sans gluten pour maigrir : mythe ou réalité ?
Contrairement aux idées reçues, le fait de suivre un régime sans gluten n’est pas conçu pour perdre du poids. Pour les personnes réellement sensibles au gluten, l’objectif principal est d’éviter les symptômes digestifs et les réactions inflammatoires intestinales.
Bannir le gluten quand il est bien digéré n’a en effet aucun sens. Cette démarche n’est nécessaire que lorsque l’organisme présente une intolérance ou une sensibilité avérée.
Toutefois, certaines personnes constatent une perte de poids après avoir adopté ce régime. Cette perte n’est généralement pas directement liée à l’absence de gluten, mais plutôt aux changements alimentaires associés, comme la réduction de la consommation de pain, de gâteaux et de biscuits, ou l’adoption d’habitudes alimentaires plus saines, comme l’arrêt du grignotage.
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Les rayons « sans gluten » se multiplient dans les supermarchés, mais ces produits spécifiques ne favorisent pas la perte de poids. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ils sont souvent plus riches en matières grasses et en sucres que leurs équivalents traditionnels, tout en étant significativement plus chers.
Les produits sans gluten ne sont pas moins caloriques que les autres : ils renferment autant de protéines et de glucides, mais c’est simplement la farine qui n’est pas la même. En effet, la farine de blé, de seigle ou d’orge est remplacée par de la farine de maïs, de riz ou de châtaigne, ce qui n’a pas d’impact sur la valeur calorique globale.
Comment savoir si l’on doit réellement éviter le gluten ?
Avant de commencer un régime sans gluten, il est indispensable de consulter un professionnel de santé. L’autodiagnostic est fortement déconseillé, car seuls des examens médicaux spécifiques peuvent confirmer une intolérance au gluten.
Si vous ressentez des troubles digestifs après avoir consommé des aliments contenant du gluten, consultez votre médecin qui pourra prescrire les examens nécessaires : des tests d’anticorps et, éventuellement, une fibroscopie. Ces tests permettront de déterminer s’il s’agit d’une maladie cœliaque nécessitant une éviction totale du gluten ou d’une simple sensibilité qui requiert une approche moins stricte.
Pour les personnes diagnostiquées avec une maladie cœliaque, le régime sans gluten devient un traitement à vie. La déclaration auprès de l’Assurance Maladie permet même d’obtenir un remboursement partiel des aliments sans gluten, à hauteur d’environ 45 euros par mois.
Conseils pratiques pour une alimentation sans gluten
Des alternatives existent pour ceux qui doivent effectivement éliminer le gluten de leur alimentation. Les féculents à base de blé peuvent être remplacés par du riz, des pommes de terre, du quinoa ou des légumineuses.
Il faut faire preuve de vigilance au quotidien : il faut scruter les étiquettes des produits (la mention de la présence de gluten est obligatoire), trouver un pain adapté chez le boulanger et choisir avec soin les plats au restaurant.
Pour les personnes souhaitant réellement perdre du poids, la nutritionniste rappelle les principes de base d’une alimentation équilibrée : réduire les portions de féculents, remplacer les desserts sucrés par des fruits, opter pour un fruit ou un yaourt en cas de fringale, faire de l’exercice régulièrement et veiller à avoir un sommeil de qualité.
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